Auteurs : Alexis Audibert1,2, Xavier Mas-Orea2, Léa Rey2, Marcy Belloy1, Emilie Bassot1,Louise Battut2, Gilles Marodon3, Frederick Masson1, Matteo Serino2, Nicolas Cenac2,
Gilles Dietrich2, Chrystelle Bonnart2*☯, Nicolas Blanchard1*☯
Toxoplasma gondii est un parasite très commun qui infecte de nombreuses personnes dans le monde, souvent sans provoquer de symptômes perceptibles. Les infections intestinales peuvent entraîner des troubles du tractus digestif, comme le syndrome de l’intestin irritable post-infectieux (PI-IBS). Bien que T. gondii soit une infection intestinale, elle n’a jamais été associée au PI-IBS. Dans cette étude réalisée dans un modèle expérimental, nous avons examiné comment l’infection latente par T. gondii affecte le côlon. Nous avons découvert de façon surprenante que les souris chroniquement infectées ressentaient moins de douleurs intestinales que les animaux non infectés. Cet effet est lié au système naturel de réduction de la douleur, impliquant des molécules opioïdes. Cette infection a également induit des modifications durables des cellules immunitaires de l’intestin, notamment des lymphocytes T. Comme les lymphocytes T peuvent produire des opioïdes, nous avons suspecté leur implication dans le phénotype de diminution de la douleur. Cependant, les souris dépourvues d’un opioïde-clé dans leurs lymphocytes T présentaient tout de même la même diminution de la douleur, excluant ainsi ce mécanisme. En résumé, ces résultats suggèrent que, contrairement à d’autres infections intestinales, l’infection latente par T. gondii pourrait avoir un effet antalgique plutôt qu’inducteur de douleur. Ils permettent de mieux comprendre comment les infections influencent la santé intestinale de manière inattendue et pourraient, à l’avenir, contribuer à élucider de nouveaux mécanismes de contrôle de la douleur.